Crédit photo: Julia Abou Daher de l’Académie libanaise des Beaux-Arts
Dans le bureau de Christine Tanielian, règne une atmosphère d’élégance organisée. Peintures et ornements arméniens qui reflètent son profond attachement à ses origines et à sa culture, y sont fièrement affichés. A leurs côtés, un tableau récapitulatif sur lequel sont indiqués ses activités qui relèvent principalement de la protection et de l’émancipation des femmes arméniennes au Liban.
L’objectif de ce qui est écrit est clair : encourager et aider chaque femme à réaliser l’objectif qu’elle se fixe, afin de l’aider à trouver sa place dans la société. Et malgré ses plus de 20 ans d’expérience dans le travail social, cette arméno-libanaise arrive toujours, et encore plus, à trouver une profonde satisfaction et un sens à ses actions.
Après un long parcours au sein de l’Association Karagheuzian, c’est désormais à travers l’organisation Jinishian, une institution fondée en 1966 par l’américano-arménien Vartan Jinishian, notamment présente au Liban, en Syrie, en Arménie, et dont Christine Tanielian est devenue directrice en 2023 au Liban, qu’elle poursuit ce combat.
« Pour moi, le travail dans une ONG va au-delà d’une simple profession, il représente une mission ancrée dans la passion, le dévouement et l’amour pour l’autre »,
résume-t-elle, ajoutant que son action est guidée par une volonté d’aider les autres et d’avoir une contribution positive à la société.
Depuis qu’elle a rejoint cette ONG, Christine Tanielian a réussi à lancer des initiatives de développement communautaire. Avec son équipe constituée de 15 personnes, la directrice se consacre particulièrement à l’autonomisation des femmes, développant des programmes spécifiques pour leur offrir des opportunités économiques et sociales. Convaincue que l’émancipation des femmes est la clé du progrès communautaire, son travail vise à renforcer leur rôle dans la société. Cela se fait à travers des programmes éducatifs, des campagnes de sensibilisation et la mise en place de partenariats avec des organisations dédiées à ces causes.
Dans ce cadre, la directrice de l’Organisation Jinishian a ainsi réussi à mettre en place des sessions de sensibilisation, auxquelles ont participé plus de 300 femmes en un an, et qui visent à leur faire comprendre le rôle vital que joue la femme dans la famille, dans la communauté, et dans le pays. Ces conférences et groupes de discussion ont pour objectif d’encourager les femmes à s’engager activement dans la vie communautaire et à participer aux prises de décisions importantes, explique Christine Tanielian, elle-même mère de trois enfants et épouse d’un pasteur engagé, et qui arrive à jongler avec dextérité entre ses responsabilités familiales et professionnelles.
Issue d’une famille marquée par les souvenirs du génocide arménien et ayant grandi dans une école arménienne au Liban avant d’y effectuer sa formation en travail social au sein de l’université Haigazian, Christine Tanielian incarne le mariage harmonieux entre les traditions et les cultures de ces deux pays. Consciente de l’importance de préserver l’héritage de sa communauté et de défendre la cause arménienne, elle tient aussi à attirer l’attention des participants aux activités de l’Organisation Jinishian à l’histoire et aux défis actuels de la communauté arménienne.
Mais cet engagement est semé d’obstacles, constate Christine Tanielian. Selon elle, les difficultés financières, exacerbées par un manque de soutien gouvernemental, entravent souvent les efforts de l’organisation. « Il ne s’agit pas de défis spécifiques à notre organisation, mais à des défis auxquels tout le pays est confronté », nuance-t-elle. En plus de cela, s’ajoutent les coûts élevés des soins de santé, laissant de nombreuses familles dans l’incapacité de subvenir à leurs besoins médicaux essentiels, continue-t-elle.
Malgré tous ses engagements, Christine Tanielian arrive quand même à trouver du temps pour elle. Déterminée et bien organisée, elle poursuit sa passion pour l’écriture. Son premier roman, une exploration des thèmes de résilience et de solidarité, est presque finalisé et devrait être publié au cours de l’année prochaine.
Portrait écrit par:
Serlie Terzian et Jacques Terzian (de gauche à droite) de l’École Mesrobian
Dans le cadre du projet “Plumes engagées, la jeunesse libanaise s’exprime” porté par l’Institut français du Liban à l’occasion du Sommet de la Francophonie, qui se tiendra en octobre 2024 en France, en partenariat avec L’Orient-Le Jour , l’Académie Libanaise des Beaux-Arts (Alba), YOMKOM, avec le soutien d’ALAMsuisse et ChangeLebanon!
Lisez aussi dans la même série :
Commentaires (0)