Portraits Libanais

Khadija Kassem Bodon : Une Femme Pionnière

Crédit photo: Romy Abou Jaoude de l’Académie libanaise des Beaux-Arts

Khadija Kassem Bodon a fondé plusieurs écoles dans le Nord, dont la dernière ouvrira ses portes à la rentrée prochaine. Retour sur le parcours d’une femme qui a fait de l’enseignement sa lutte. En directrice dévouée, elle a assuré des emplois à un grand nombre de personnes sans  discrimination, à la seule condition que son choix rende service à l’école.

« La directrice », c’est par ce titre que son père la surnommait depuis qu’elle était enfant, lui prévoyant déjà sa future carrière mais ignorant le succès qu’elle allait réaliser. Et c’est de lui que Mme Khadija Kassem Bodon nous raconte fièrement avoir hérité la sagesse et la capacité à résoudre les grands problèmes. Elle a de même hérité la modestie et l’empathie de sa mère. Qualités grâce auxquelles, elle a réussi, au fil des années, à mettre en oeuvre une stratégie lui permettant de maintenir un environnement positif et propice au travail.

Après dix ans d’expérience dans le monde de l’enseignement, au cours desquels elle a été soutenue par un époux dévoué, Mme Kassem Bodon a réussi à fonder en 1997 sa première école « Collège National » dans sa région Minieh au Liban-Nord. Un établissement dont la valeur prioritaire était de créer et de développer un environnement francophone assurant aux apprenants de la région un enseignement de qualité où la langue française et la culture sont au centre de l’apprentissage: chose qui lui a valu d’être honorée par l’Ambassade de France au Liban et décorée de la Palme académique en 2007.

S’étant rendue compte de l’importance de la langue française et de la richesse de la culture qui en découle, Mme Kassem Bodon a tenu à ce que son équipe acquiert un certain niveau de langue ; et c’est là que le Collège National a eu le CELF en 2018.

Cette directrice dévouée a assuré des emplois à un grand nombre de personnes sans nulle discrimination, sous la seule condition que son choix rende service à l’école.

Animée par la seule volonté de promouvoir le savoir et l’apprentissage dans tout le caza du Nord, la directrice n’a pas hésité à se déplacer vers le Akkar pour fonder en 2011 un deuxième établissement scolaire qu’elle nomme « Collège Akkar » et prochainement un troisième « Collège Halba » pour la rentrée 2024-2025, permettant aussi aux gens des régions éloignées d’avoir un accès facile à un établissement francophone renommé.

Cette dame de fer a mis les secrets de sa stratégie de travail au service des apprenants souffrant de difficultés d’apprentissage : d’abord, c’est la détection du problème et la planification d’un processus de remédiation ; viennent ensuite le travail assidu et le suivi des élèves en difficultés tout cela accompagné par une communication régulière avec les parents : « Un élève en difficultés, c’est tout le cadre scolaire qui est appelé à l’assister afin qu’il puisse réintégrer le groupe », déclare-t-elle fermement.

Mme Khadija Kassem sur son bureau. Crédit photo: Carmen Salloum de l’Académie libanaise des Beaux-Arts

Par souci de fidélité et de reconnaissance, madame la directrice a aimé clôturer l’entretien d’un côté par l’expression d’un serment envers ses apprenants : « L’essentiel pour moi, c’est de sensibiliser les apprenants à la citoyenneté et de leur créer un environnement propice à leur épanouissement tant culturel et éducatif que social et artistique » et d’un autre coté par des formules de remerciements envers toute personne l’ayant assistée.

Portrait écrit par: 

Assil RACHIDI, Ghina HALAK et Malak ETER, élèves du Collège Nationale Minieh.

Dans le cadre du projet: « Plumes engagées, la jeunesse libanaise s’exprime »  porté par l’Institut francais du Liban

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