Portraits Libanais

Dina Sidani : « Je suis au service des jeunes du Liban-Sud »

Crédit photo: Académie libanaise des Beaux-Arts

La directrice du campus Liban-Sud de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) se bat pour que les jeunes de la région puissent poursuivre leurs études malgré la guerre qui les frappe de plein fouet. (Pr. Sidani reste dévouée, se déplaçant même dans les endroits les plus dangereux pour soutenir la jeunesse du Sud.)

« Elle mériterait d’être ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, voire ministre de la Jeunesse ». Lorsqu’on s’approche des abords du campus du Liban-Sud de l’USJ à Bramiyeh, les compliments fusent sur la maîtresse des lieux, la professeure Dina Sidani : « C’est une source d’inspiration pour moi », nous dit Georges Saab, un étudiant en première année d’ingénierie.

« C’est de ce genre de personnes dont le Liban, et notamment le secteur éducatif, a besoin. Elle est très proche de nous et représente un soutien, tant sur le plan moral que financier, qui est très important pour nous ».

Bien qu’elle ait rencontré de nombreux obstacles au cours de sa vie, Pr. Sidani, née à Cotonou au Bénin a appris à transformer chaque défi en opportunité, tout en conservant un optimisme qui a toujours résisté au chaos dans lequel le Liban a été plongé au fil des années, comme depuis le 8 octobre, date du début de la guerre ravageant le Liban-Sud.

Parcours professionnel remarquable

Pr. Sidani, a étudié dans un lycée privé au Niger, a voyagé en France à l’âge de 17 ans pour y poursuivre ses études supérieures. Elle souhaitait alors réaliser le rêve de son père : devenir pharmacienne. Consciente des sacrifices nécessaires pour atteindre cet objectif, elle s’était engagée sur ce chemin avec détermination, aspirant à voir la fierté briller dans les yeux de son père. Cependant, ne se sentant dans son élément dans ce domaine, Pr. Sidani a choisi de se réorienter vers la gestion, le management, le marketing, suivant sa passion et ses aspirations personnelles. « Mon choix de la gestion s’est basé sur mon quotidien. Depuis mon enfance, j’ai appris à gérer chaque situation selon ma nature, ma personnalité, et surtout avec le recul nécessaire à toute prise de décision », confie-t-elle.

Après son retour de France en 2000, Pr. Sidani occupe le poste de Préfet d’un établissement scolaire et poursuit des études doctorales en « leadership ».

Elle commence à enseigner à l’USJ en 2008 et elle occupe depuis septembre 2014 le poste de directrice du campus Liban-Sud de l’USJ. Ce qui la distingue particulièrement, c’est son engagement sans faille dans la mission qu’elle s’est fixée ainsi que les relations privilégiées et valorisantes qu’elle entretient avec ses anciens étudiants et les partenaires du Campus. Elle incarne ainsi un modèle de réussite et de résilience, inspirant tous ceux qui croisent son chemin.

Dina Sidani répond à toutes nos questions avec le sourire

Femme d’influence : Le riche impact d’une femme leader au Liban Sud

Dans le contexte de la diversité culturelle et spirituelle du Liban-Sud, une figure éminente émerge: une femme engagée qui œuvre pour le dialogue interculturel. Riche de ses expériences culturelles liées à ses nombreux voyages en Afrique et en France, Pr. Sidani, dans la lignée de la mission de l’USJ, sensibilise les étudiants à l’importance du dialogue interculturel, essentiel pour renforcer les compétences de communication dans une société plurielle comme le Liban.

Au-delà de son engagement académique, cette femme dévouée s’investit également dans des actions concrètes pour soutenir la région. Lancé par l’USJ, un programme de bourses et de solidarité est destiné aux étudiants des trois campus régionaux de Zahlé, Tripoli et Saida, dans le but de lutter contre le dépeuplement, de former les ressources humaines et de revitaliser la région. Engagée pleinement dans ce programme, Pr. Sidani invite tous les étudiants de la région du Liban-Sud à en profiter pour leur offrir l’opportunité de poursuivre des études de qualité dans l’une des universités les plus prestigieuses du pays, rendant ainsi l’éducation accessible à toutes les classes sociales de la région.

Pr. Sidani affirme que ce programme constitue un « facteur de motivation pour les jeunes » qui leur permet de « surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés », notamment les ressources financières et les débouchés professionnels limités dans les zones rurales.

En tant que femme engagée, elle incarne l’espoir et le changement pour une société plus inclusive et prospère, où chacun, indépendamment de son genre ou de sa religion, contribuerait au bien-être collectif.

Quel message adresser aux jeunes Libanais ?

Lors de notre entretien, Pr. Sidani a délivré un message puissant sur la résilience face aux défis de la vie. « La vie n’est pas toujours rose », a-t-elle déclaré dès ses premières paroles. Mais selon elle,

« il n’y a pas de problèmes, mais des solutions à trouver. Tous les obstacles ont leurs solutions grâce à la foi que l’on a en ses propres ressources ».

Elle souligne également l’importance d’être à l’écoute des autres, pour développer sa propre capacité d’empathie. Elle a également rappelé que la famille reste un facteur d’équilibre personnel et essentiel à une bonne réussite professionnelle. Enfin, elle a conseillé aux jeunes de donner le maximum, de faire toujours plus, d’être toujours actif, et tout cela avec le sourire. Pr. Sidani a conclu par une phrase touchante qui a marqué les esprits : « Je suis au service des jeunes et pour les jeunes, pour les encourager à croire en leurs rêves et pour les accompagner dans la réalisation de leurs rêves. »

Le message de Pr. Sidani résonne comme un appel à l’action, invitant chacun à cultiver la sagesse, l’espoir et l’amour de soi et des autres pour naviguer à travers les défis de la vie.

Portrait écrit par: 

Mayssa Doueik, Julia Idriss et Batoul Fares (de gauche à droite) du Lycée Al-Safir de Ghazieh

Dans le cadre du projet “Plumes engagées, la jeunesse libanaise s’exprime” porté par l’Institut français du Liban à l’occasion du Sommet de la Francophonie, qui se tiendra en octobre 2024 en France, en partenariat avec L’Orient-Le Jour , l’Académie Libanaise des Beaux-Arts (Alba)YOMKOM, avec le soutien d’ALAMsuisse et ChangeLebanon!

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