Portraits Libanais

Josiane Yazbeck Keszi, le droit au service de la nature libanaise

Crédit photo: Sasha Ghaoui de l’Académie libanaise des Beaux-Arts

Rares sont les personnes qui apprécient l’importance de la nature. Rares aussi sont les personnes qui reconnaissent la vraie valeur de la faune et la flore de leur pays. Josiane Yazbeck Keszi, une femme libanaise qui fait de la protection de l’environnement de son pays sa priorité, fait partie de ces deux catégories.

Pour résumer sa mission, elle s’inspire d’une citation de Nicolas Hulot, ancien ministre français de l’Environnement et fondateur de l’association « Fondation pour la nature et l’Homme  » :

 Défendre la nature, c’est défendre l’être humain, ce n’est pas un combat secondaire, optionnel, à remettre à plus tard, c’est un combat prioritaire, car si la nature peut se passer de nous, nous ne pouvons pas nous passer d’elle, mais le temps presse !

« Ne baissez jamais les bras », reprend-elle à plusieurs reprises.

Le parcours académique de Josiane Yazbeck et son combat pour la nature

« J’ai grandi avec l’association T.E.R.R.E Liban depuis l’âge de douze ans » continue-t-elle. Depuis, Josiane Yazbeck Keszi a suivi une formation en droit avant de travailler sans relâche pendant sept ans afin d’obtenir un doctorat en droit environnemental auprès de l’Université Côte d’Azur en France, devenant de fait, la première personne libanaise à obtenir un tel doctorat. Diplôme en main, elle rentre au Liban pour y continuer son combat.

À son retour, elle découvre que la mentalité de la population n’a toujours pas changé. « Le manque de connaissance en ce qui concerne l’environnement peut constituer un grand obstacle dans un pays comme le Liban qui croule sous le poids de crises économique et politique et où ce secteur est relégué au deuxième plan », souligne celle qui est aujourd’hui juriste et enseigne à l’université « La Sagesse ».

Mais ce n’est pas pour autant qu’elle se désengage de l’association et laisse tomber son combat. Devenue vice-présidente de T.E.R.R.E Liban, elle réalise de nombreux projets, parmi lesquels « Police » qui vise à collecter et rassembler sur une même plateforme, toutes les violations commises contre la nature. Elle a également pris part au projet CESNA-Lb en tant qu’experte juridique et dans lequel elle a contribué à la rédaction de la dernière version du projet de loi haute-montagne. Josiane Yazbeck Keszi a aussi animé plusieurs formations au sein des projets LANE et Green Municipalities.

Josiane Yazbeck aimerait éduquer les jeunes au respect de la nature

Parallèlement à son engagement au sein de l’organisation T.E.R.R.E Liban, elle compte créer des leçons à l’université afin de mieux éduquer les étudiants et répandre le respect de la nature, dans l’objectif de faire de ces cours une matière obligatoire dans toutes les filières.

Revenant sur son passé : « J’ai malheureusement vécu la guerre au Liban, mais c’est aussi elle qui m’a donné goût à la vie et à la nature » affirme Josiane Yazbeck Keszi en se rappelant des jardins de son enfance. Celle qui rêvait d’être vétérinaire alors qu’elle était enfant, précise que c’est ce contact à la nature qui a favorisé son bien-être physique et psychologique et qui a déclenché chez elle la mission de défense de la nature.

Si son parcours a été semé de plusieurs périodes de doute quant à sa capacité de réussir, elle indique que son entourage l’a toujours soutenue, lui rappelant ses valeurs et son potentiel. Femme et mère de deux enfants – âgés de 11 et 13 ans -, Josiane Yazbeck Keszi s’apprête à publier sa thèse en tant que livre. Ambitieuse et sensible, elle envisage un Liban où toute loi environnementale est appliquée avec fermeté pour empêcher toute infraction à la nature.

Portrait écrit par: 

ELSA AL ALAM, CHLOÉ ADWAN et MARIE-BELLE EL ACHKAR, de l’École des Trois Docteurs (ETD)

Dans le cadre du projet “Plumes engagées, la jeunesse libanaise s’exprime” porté par l’Institut français du Liban à l’occasion du Sommet de la Francophonie, qui se tiendra en octobre 2024 en France, en partenariat avec L’Orient-Le Jour , l’Académie Libanaise des Beaux-Arts (Alba)YOMKOM, avec le soutien d’ALAMsuisse et ChangeLebanon!

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Samih Iskandar: “Quarante années dans l’enseignement du français”

 

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