Crédit photo: Chloe Khoury Hanna de l’Académie libanaise des Beaux-Arts
Dans le cœur de chaque rêveur réside une force, un pouvoir de transformation inégalé. Amal Chebli, fondatrice de l’école Rayon d’Espoir, école et institut médico-psycho-pédagogique pour enfants, adolescents et jeunes en difficultés scolaires et besoins spécifiques, incarne cette vision avec toute la ferveur d’une sexagénaire militant pour une noble cause. Née dans l’éclat chaleureux du Liban, cette femme de soixante et un an s’est tissé, avec détermination et passion, un parcours exceptionnel. Au sein d’une famille généreuse, elle a grandi, bercée par l’amour et la solidarité.
Dès son jeune âge, Amal a ressenti l’appel profond de servir et de venir en aide aux enfants qui en avaient besoin. La jeune adolescente impétueuse qu’elle était a ouvert une petite école dans la maison parentale. C’était un premier pas dans un voyage de mille lieues, une initiative courageuse, un engagement précoce envers l’éducation et le partage des connaissances. Malgré les réticences de sa mère et comptant sur le soutien inconditionnel de son père, elle a transformé l’espace familial en refuge pour les enfants « cousins et voisins et enfants en situation de handicap », en havre d’espoir les accueillant les après-midis, les samedis et pendant les vacances d’été.
Après de longues années d’études et de formations à en Belgique et en France, Amal s’est mariée avec un homme qui partage son dévouement, ses intérêts, ses ambitions et ses convictions. Son mariage, ses obligations familiales envers son conjoint et ses deux enfants n’ont jamais freiné ni son engagement, ni son engouement ; au contraire son mari était là, dès le début, et ensemble, ils se sont battus contre les préjugés, notamment ceux de certains directeurs d’établissements circonspects à l’idée de l’inclusion des élèves à besoins particuliers ; ils ont surmonté d’infinis obstacles tels , assurer les subventions nécessaires pour couvrir les frais onéreux de l’institut ; ils ont relevé les maints défis imposés par la situation chaotique du Liban. Amal a dû se battre pour l’inclusion, pour que chaque enfant, quel que soit sa différence ou son handicap, s’épanouisse et trouve sa place dans la société.
« Amal Chebli est une femme extraordinaire, extrêmement modeste, fort dynamique, et appréciée des élèves, de leurs parents et de son équipe »
En 2000, Rayon d’Espoir voit le jour
Bien des années plus tard, en l’an 2000, Rayon d’Espoir a vu le jour. Au sein de la vallée de la Békaa, à Zahle, cet institut accueille des enfants en difficultés pour les aider à suivre le programme scolaire.. Là, les élèves ne se contentent pas d’apprendre à lire, écrire, compter… Ils sont également immergés dans un environnement où le développement des compétences de vie est au cœur de l’enseignement. Dans cette école innovatrice, les enfants sont initiés à s’engager activement dans la société. Amal veille personnellement à le faire, épaulée par son équipe pédagogique et administrative qui lui voue admiration et respect. « Madame Amal nous laisse travailler avec elle en équipe et dans la confiance, des réunions d’évaluation se tiennent hebdomadairement afin d’optimiser le travail », affirme Grace Debes, responsable de l’école et les projets. Cette confiance et cette liberté bien dirigéeset accordées aux enseignants, aux directeurs et à tout le personnel de l’école les incite à s’engager et à s’investir passionnément chacun dans son domaine. « Elle se soucie des moindres détails. Et quand elle est à Rayon d’espoir, elle n’agit pas seulement en tant que directrice, mais comme une maman attentionnée, elle est en contact direct avec les enfants, elle chante avec eux, les félicite, les encourage, les calme et les écoute », précise Grace Debes.
Dans le sillage lumineux d’Amal Chebli, l’école Rayon d’Espoir brille. Chaque enfant qui en franchit les portes est accueilli avec amour, soutenu avec respect, et encouragé à embrasser sa propre lumière, à illuminer le monde qui l’entoure. « Mon fils Charbel, 3 ans, qui présente une déficience intellectuelle, a été admis dans trois établissements différents, confirme Yolla Akoury. Les résultats n’ont jamais été à la hauteur de nos attentes. Ce n’est qu’à Rayon d’espoir et qu’en l’espace de trois mois, il s’est senti pleinement épanoui ». Elle ajoute : « Amal Chebli est une femme extraordinaire, extrêmement modeste, fort dynamique, et appréciée des élèves, de leurs parents et de son équipe ».
Pour Amal Chebli, ce qui compte dans la vie, c’est l’amour
Evoquant son expérience, ses convictions, ses ambitions et ses attentes, Amal confie que : « ce qui compte, dans la vie, c’est l’amour et, les émotions sont contagieuses. J’aime tellement la nature que je trouve qu’elle est le meilleur maitre. Mes cadeaux à offrir sont toujours soit un livre, soit une plante. D’ailleurs, à Rayon d’Espoir, les activités de jardinage sont prioritaires : les élèves plantent, cultivent, chantent, vivent et sont heureux », avoue-t-elle. Grâce à Amal Chebli les enfants deviennent des jardiniers de l’âme, semant les graines de l’espoir et de la responsabilité environnementale. Leur connexion à la terre nourricière est un symbole de croissance personnelle, d’endurance et d’épanouissement.
Portrait écrit par:
Sarah Ayoub Salloum, Rita Chamoun, Yoanna Sleilaty et Mariam Sabek du Collège Notre Dame des Apôtres Kab Elias
Dans le cadre du projet: « Plumes engagées, la jeunesse libanaise s’exprime » porté par l’Institut francais du Liban
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