Il y a une semaine un navire a déversé « des dizaines à des centaines de tonnes » de mazout au long du littoral en Palestine occupée par Israël avec qui le Liban est officiellement en guerre.
Le drame écologique s’est propagé jusqu’au sud du Liban, où du goudron est visible le long du littoral allant de la ville de Naqoura jusqu’à Tyr. Cette zone, l’une des plus préservées du littoral libanais, abrite de nombreuses plages de sable et est considérée comme le foyer de tortues marines.
La réserve côtière de Tyr est dotée d’une « grande diversité de flore et de faune » et attire « les tortues marines durant la nidification ». Elle s’étale sur 3,8 km2 de terres et 113 km2 de surface marine.
Munis de râteaux et de pelles, des volontaires d’associations et des riverains ont commencé samedi le nettoyage de la réserve naturelle côtière.
Ils ont récolté de grosses boules de goudron, tandis que d’autres déversaient dans un tamis des pelletées de sable pour isoler la matière noire.
D’après Mouïn Hamza, secrétaire général du CNRS, la réserve de Tyr serait touchée par l’équivalent de deux tonnes de goudron, dont 90% est désormais caché dans le sable.
Les opérations de nettoyage pourraient durer entre une à deux semaines. Alors qu’une deuxième vague de goudron et de déchets n’est pas exclue et une grande partie de la pollution peut couler au fond de la mer.
En plus des « dégâts très importants » dans les régions de Naqoura et Bayada, dans le sud, des résidus ont aussi été retrouvés sur une plage de Beyrouth, à une centaine de kilomètres plus au nord.
La mayonnaise et l’huile végétale pour nettoyer l’estomac des tortues.
Habitués des côtes libanaises, tortues, crabes et étoiles de mer sont en danger. Le mazout a la fâcheuse tendance à se coller non seulement sur le sable mais sur les animaux aussi. Recouvrant leur corps et leurs membres, il les empêche de bouger et de respirer et cause leur mort.
Le Turtle Hospital en Floride conseille un produit pour le moins surprenant pour nettoyer les voies digestives : la mayonnaise. » La mayonnaise est sûre, non toxique et efficace pour nettoyer les tortues de mer enduites de pétrole ».
L’huile végétale est également utilisée pour fluidifier le goudron. L’argile avait aussi été utilisée pour nettoyer l’estomac de ces reptiles du goudron qui les étouffe.
Les marées noires
L’expression marée noire a été inventée en 1967 par un journaliste du Télégramme de Brest suite au naufrage d’un pétrolier baptisé le Torrey Canyon . Elle est depuis employée pour désigner une pollution massive de la mer — ou de l’océan — et des zones côtières par des hydrocarbures.
Ce phénomène a beaucoup diminué grâce aux diverses règles internationales selon l’OMI, organisation maritime internationale. Dans les années 1970, il y avait environ 79 marées noires de plus de sept tonnes chaque année dans le monde, contre 6 dans les années 2010. Les marées noires spectaculaires sont de moins en moins fréquentes : 19 des 20 plus importantes ont eu lieu avant 2000.
Le secret imposé par le gouvernement Israélien
Un mystère rode autour de cette marée noire qui noircit le littoral de la Palestine occupée depuis plusieurs jours. Le bateau responsable n’a toujours pas été identifié. Neuf noms constituent la liste des suspects. Il y a surtout «une ordonnance d’interdiction de publier» décrétée par le tribunal de Haïfa.
Y a-t-il autre cause que l’accident ?
« La justice israélienne a ordonné une «ordonnance d’interdiction de publier» des informations sur la marée noire qui touche les côtes du pays. Une décision exceptionnelle d’habitude réservée aux questions qui touchent à la sécurité nationale. »https://t.co/aRPYC121zv
— Damien Dole (@DamienDole) February 24, 2021
Il y a deux semaines un bébé baleine avait été retrouvé mort sur leur plage
Une baleine morte, longue de près de 17 mètres, a été découverte sur une plage dans le sud du pays, après une tempête à l’origine de l’importante pollution au goudron.
La baleine –un rorqual commun, deuxième plus grande espèce au monde après la baleine bleue– a été découverte sur la plage de Nitzanim près d’Ashkelon, et sa mort a d’abord été attribuée à la marée noire.
Mais l’autorité israélienne de la nature et des parcs a indiqué vendredi dans un communiqué que la mort « ne peut pas être liée à la pollution au goudron ».
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