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Tatouage, société et milieu de travail

Phénomène devenu une véritable mode, le tatouage reste difficile à porter dans certains milieux professionnels libanais où le formalisme est de rigueur. Etant plutôt associé à la créativité et à la décontraction, il est bien vu dans des professions liées au domaine de la création artistique (musique, design, création graphique…).

Yomkom a rencontré des gens dans le monde professionnel, de jeunes Libanais, ainsi que des tatoueurs pour vous relater leurs opinions sur le sujet.

Cet article s’inscrit dans une série d’articles sur le tatouage, couvert sous plusieurs angles, une nouvelle technologie de tatouage  qui pourrait devenir indicateur de ta santé, et l’utilisation dans l’histoire du tatouage.

Le tatouage dans le monde professionnel

P.K, chef d’entreprise, était clair à ce propos : « le port de tatouages n’influencera pas dans notre décision d’embauche », « nos employés sont libres de leur corps, mais le port d’une tenue vestimentaire pour cacher les tatouages sera requise, et ceci pour ne pas risquer d’éventuelles frictions avec les clients ».

Du côté des jeunes Libanais tatoués, certains optent à cacher leurs tatouages lors des entretiens pour un nouvel emploi, et même de leurs supérieurs au travail. L’architecte M.N, (24 ans), préfère cacher ses « inks » du reste de son monde professionnel. « C’est personnel, et je n’aimerai pas qu’on me pose des questions dessus » dit-elle.

Quant au docteur C.N, 26 ans, bien que son tatouage sur l’avant-bras reste souvent caché sous sa chemise blanche de médecin, les questions des curieux ne l’ont jamais dérangée quand c’était visible aux yeux des autres. « Je le regarde au besoin parce qu’il représente la force et ma famille, deux piliers qui m’ont été indispensables dans mon parcours difficile de médecin » explique docteur C.N.

tatouage en forme de montagnes avec un soleil rouge

Une chaine de montagnes avec un soleil rouge, les tatouages deviennent de plus en plus individuels.

Témoignages et expérience de jeunes libanais tatoués

« J’ai toujours aimé avoir un tatouage, mais je ne me suis encouragée à le faire que quand j’ai vu celui de mon amie. Ma famille ne l’a pas tout de suite apprécié, mais avec le temps elle s’est habituée », déclare A.N, jeune universitaire de 20 ans. « J’ai fait mon premier à l’âge de 17 ans en cachette, de peur d’une réaction négative de la part de ma famille. J’en ai 4 maintenant et je compte en faire encore un » ajoute A.N.

M.N a fait son premier à l’âge de 19 ans, et le second deux ans après. Loin de les regretter, elle en est même fière et n’hésite pas à expliquer leur sens à celui qui demande. Le premier dit-elle, représente sa famille, alors que le second la force et la renaissance.

deux tatouages fin en forme de fleurs

Tatouages fins en forme de fleurs

Les arguments souvent donnés par les jeunes tatoués interviewés se ressemblent. Se démarquer et se réapproprier son corps vient en premier lieu. Le côté artistique et esthétique en second.

Pour les tatoueurs, chaque tatouage devient de plus en plus individuel

J., tatoueur renommé à Beyrouth, a répondu à nos questions. Fort de son expérience qui a plus de trente ans dans le tatouage.

« Le tatouage est l’image de marque de soi, de sa personnalité. Au fil des années il a évolué à tous les niveaux pour atteindre petits et grands, hommes comme femmes ». Et il continue : « alors que certains le font pour imiter une star ou pour l’esthétique, le tatouage devient de plus en plus individuel et personnalisé surtout avec l’aide des nouvelles techniques qui font que tout est possible à reproduire ».   A notre question si on regrette parfois un tatouage, J. a dit que c’est rare et il conseille à tous que ça ne soit pas un acte impulsif, mais réfléchi et bien pensé. C’est pour cela que le tatouage est fait par étapes et pas tout de suite sur la peau:

«Tout d’abord on fait un sketch où taille et personnalisation sont décidées, dessin que le client peut prendre à la maison pour bien y réfléchir. Et avant de passer à l’encre, on transfère le dessin sur la peau du client, et si ce dernier est d’accord alors il est tatoué ».

Tatouage de santé, esthétique ou qui a un sens profond pour le tatoué, il reste permanent et pose des risques. Découvre les articles 1 et 2 de la série : Le tatouage s’encre dans la société libanaise.

Aurais-tu une opinion ou des photos à partager avec les jeunes lecteurs de Yomkom ? N’hésite surtout pas à nous les envoyer.

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