ROUEN | Les fossiles du Liban étaient à l’honneur de cette 24ème édition qui s’est déroulée du 5 au 7 octobre à Rouen, en France. Plus de 60 exposants, venus d’une dizaine de pays ont fait découvrir au public des pièces uniques.
Tout a commencé à Hakel près de Jbeil, au IVème siècle quand le grand-père de Pierre Abi Saad découvre une pierre gravée du dessin d’un poisson, sans comprendre ce que c’est. Il poursuit ses recherches jusqu’à découvrir que c’était un fossile, le moule d’un poisson pétrifié qui avait vécu dans la région il y a des millions d’années. A partir de ce jour, ses enfants et lui continuèrent leurs fouilles qui aboutirent à un véritable trésor qui attire jusqu’à aujourd’hui les amateurs de fossiles.
Sur le site d’Hakel, il est toujours possible de visiter, d’apprendre à rechercher les fossiles, à les extraire, et ramener un fossile de poisson âgé de plusieurs millions d’années! Les plus chanceux tomberont peut-être sur des espaces de serpents, de tortues, de végétaux, voire même d’ossements de ptérosaures. Les spécialistes ont ainsi recensé plus de 400 espèces différentes.
Les fossiles du Liban, constitués essentiellement de poissons, de crustacés et de plantes datent de l’époque crétacé, soit de 145 à 66 millions d’années avant Jésus-Christ. A cette époque, Le Liban était entièrement recouvert par la mer. Au fil du temps, l’eau s’est retirée laissant apparaître des roches fourmillant de fossiles. Dans les régions de Jbeil (Byblos) et de Jounieh, quatre villages détiennent des gisements de fossiles extraordinaires: Hakel, Hjoula, Nammoura et Sahel Alma. Ceux de Hakel ont la particularité d’appartenir au Jurassique classé C4. L’Armigatus, de son nom latin, appartient à cette catégorie.
Quant un être vivant meurt, les parties molles se décomposent rapidement et les parties dures, comme le squelette, résistent un peu plus longtemps pour finir par disparaître. Pour que cet être vivant soit conservé sous une forme fossile, il faut qu’il soit rapidement recouvert par des sédiments (de la boue, du sable). Ces sédiments vont empêcher l’eau et le dioxygène de circuler et vont ralentir le pourrissement. Grâce à ce phénomène, les parties dures des organismes demeurent intactes assez longtemps pour donner un fossile. Il reste alors le moulage interne ou externe des coquilles ou des squelettes. Par la suite, plusieurs cas de figure se présentent. Les minéraux transportés par les eaux souterraines peuvent se cristalliser à l’intérieur des os et les transformer en fossiles. Les os peuvent aussi se dissoudre complètement ne laissant que la forme du squelette imprimée dans la roche. Les minéraux peuvent éventuellement combler l’espace laissé par les os dissous, comme s’ils remplissaient un moule. Les fossiles ne seront ensuite découverts qu’au fil du temps, quand les strates sédimentaires remontent à la surface, à la suite de bouleversements géologiques.
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