Economie

Qu’est-ce que le « contrôle des capitaux » au Liban ?

Lorsqu’un pays est exposé à une grave crise financière et économique, comme c’est actuellement le cas au Liban, le Parlement est censé adopter une loi appelée «contrôle des capitaux».

Restrictions de capital

Lorsqu’une crise économique sévit, les investisseurs et les détenteurs de capitaux tentent de retirer leur argent du pays, cela exacerbe la crise. Le transfert de fonds en devises étrangères vers l’étranger affaiblit la liquidité sur les marchés financiers intérieurs, empêche les déposants de retirer de leurs comptes en dollars américains et en devises étrangères et crée une demande de devises étrangères, ce qui entraîne une baisse de la valeur des livres libanaises.

Par conséquent, la loi du « contrôle des capitaux » permet au gouvernement ou à la Banque Centrale de prendre certaines mesures et d’imposer des restrictions sur les retraits et les transferts de fonds à l’extérieur du pays pour protéger l’économie. Ainsi, l’État peut imposer aux citoyens, par exemple, de ne retirer qu’un certain montant de leur argent dans les banques par mois, empêcher l’échange de plus d’un certain montant de monnaie locale en devises étrangères et empêcher le transfert de plus d’un certain montant à l’étranger, sauf cas exceptionnel. Des cas exceptionnels s’appliquent, par exemple, aux importateurs qui importent de l’étranger des matériaux de base dont les citoyens ont besoin, et aux transferts par les familles à leurs enfants qui étudient dans des universités à l’étranger, ou en vue d’une hospitalisation, etc.

Comment le « contrôle des capitaux » aide-t-il l’économie ?

Lorsque la crise éclate, les détenteurs de capitaux fuient à l’étranger après avoir converti leur argent en devises étrangères. Cela conduit à une augmentation de la demande de devises étrangères, et donc à une baisse de la valeur de la monnaie locale et à une augmentation de l’inflation.

L’inflation et la dépréciation de la monnaie signifient une baisse du pouvoir d’achat. Autrement dit, la marchandise dont le prix avant la crise aurait pu être de 100 000 livres, son prix après la crise peut devenir un million de livres, selon le taux d’inflation. Ainsi, les mesures de « contrôle des capitaux » contribuent à protéger la monnaie et à protéger les citoyens des effets négatifs de sa dépréciation. Elle protège également les banques de la faillite, car en l’absence de cette loi, les déposants se précipiteront pour retirer leurs dépôts auprès des banques qui ne pourront pas répondre à la demande de tous.

Conditions Légales

Lorsqu’une crise survient, on suppose que l’État prendra l’initiative d’imposer rapidement le «contrôle des capitaux», et les mesures qu’il impose doivent être temporaires, et non pour longtemps, tout en travaillant à restaurer la confiance dans l’économie, et à imposer des réformes qui aident à la reprise du cycle économique.

Le Liban a-t-il appliqué le « contrôle des capitaux » ?

Depuis le déclenchement de la crise économique il y a trois ans, le parlement libanais n’a pas réussi à faire adopter la loi sur le « contrôle des capitaux ». Même s’il était approuvé, il aurait dû être appliqué depuis longtemps, car de nombreux propriétaires de fonds ont transféré leur argent à l’étranger, alors que la valeur de la livre libanaise a chuté de 25 fois par rapport au dollar et par rapport à ce qu’elle était avant la crise. Mais en fait, ce qui s’est passé et qui est plus injuste, c’est que les banques libanaises ont appliqué un « contrôle des capitaux » non officiel aux déposants, imposant un plafond aux retraits de dépôts et empêchant les transferts à l’étranger. Cependant, puisque les banques décidaient sur qui appliquer la consigne, ces mesures n’ont pas été appliquées à tous de la même manière.

Conséquence, pour les commerçants importateurs ou les étudiants à l’étranger, ou toute personne ayant des transactions avec l’étranger, il n’y avait pas de document officiel qui leur permettait de justifier leurs difficultés de paiements, et cela a mis beaucoup de libanais en difficulté aussi.

De même, sous prétexte que l’Etat libanais n’a pas adopté la loi sur le «contrôle des capitaux», les banques ont permis à certaines personnes influentes de transférer d’énormes sommes d’argent à l’étranger et pas à d’autres.

Lorsqu’un pays est exposé à une grave crise financière et économique, comme c’est actuellement le cas au Liban, le Parlement est censé adopter une loi appelée «contrôle des capitaux» pour s’assurer de l’équité et la justice pour tous, et aussi pour que cette loi soit provisoire et sorte le pays de la crise plus rapidement.

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