Le 13 octobre, le président libanais Michel Aoun a annoncé l’accord du Liban pour délimiter sa frontière maritime avec le gouvernement israélien, lui permettant de commencer à explorer le gaz et le pétrole
Qu’est-ce que la frontière maritime entre les États?
Une frontière maritime est une frontière délimitant, en mer, les territoires respectifs sur lesquels s’exerce la souveraineté de deux pays voisins.
La Convention des Nations Unies sur le droit maritime divise la frontière maritime entre les États en trois sections :
Les eaux territoriales
Elles s’étendent à 12 miles (22,8 km) de la côte de l’État, et sont soumises à la souveraineté de cet État.
Les eaux adjacentes
Elles s’étendent également sur 22.8km, les États y exerçant moins de souveraineté, leurs lois douanières, fiscales, d’immigration et de contrôle de la pollution.
Les eaux économiques exclusives
C’est une autre zone qui vient après les eaux adjacentes, et chaque Etat a le droit de le faire selon sa zone, et a le droit d’exploiter la richesse marine, de prendre et d’explorer pour le pétrole et les minéraux.
Par conséquent, les États voisins qui bordent cette mer, concluent eux-mêmes des accords pour délimiter les frontières maritimes entre eux, afin d’opérer dans leurs zones économiques exclusives respectives.
Les frontières maritimes libanaises
Le Liban partage ses frontières maritimes en Méditerranée avec la Syrie, Chypre et la Palestine.
En 2007, le Liban a signé un accord pour délimiter sa frontière maritime avec Chypre. Le 13 octobre, un accord a été conclu pour délimiter la frontière maritime entre le Liban et le gouvernement israélien, après plus de dix ans de négociations difficiles, en raison du différend sur la frontière maritime et terrestre entre les deux pays.
Comment sont nées les lignes maritimes libanaises ?
En 2007, le Liban a signé un accord avec Chypre pour délimiter sa frontière maritime. La Palestine occupée par le gouvernement israélien se situe au sud du Liban et de Chypre, il y a donc un triple point appelé point 23 à partir duquel la frontière entre les trois pays commence à être délimitée. Toutefois, comme le gouvernement israélien n’a pas participé à l’accord de 2007, le Liban et Chypre ont adopté un autre point provisoire, le point 1, qui marque le début de la ligne entre eux, et sont convenus de revenir au point 23 quand ils signeront un accord de démarcation.
La ligne 23
En 2008, le Liban a délimité unilatéralement la frontière entre le Liban et la Palestine, en s’appuyant sur le point 23, car c’est le point tripartite entre le Liban, Chypre et la Palestine au lieu du point 1. C’est ainsi que la ligne 23 est née.
La ligne 1
En 2010, le gouvernement israélien a signé un accord pour délimiter la frontière maritime avec Chypre, sans que Chypre ne consulte le Liban comme stipulé dans l’accord signé entre eux en 2007. Au lieu de partir du point 23, ils ont adopté le point 1, que le Liban avait accepté comme point provisoire avec Chypre. Par la suite, le gouvernement israélien a adopté le point 1 pour délimiter unilatéralement la frontière entre Israël et le Liban, générant ainsi la ligne 1.
La ligne 29
En juin 2011, le gouvernement du Liban a chargé l’Office hydrographique britannique UKHO, un bureau spécialisé dans la délimitation maritime, de préparer un rapport sur la frontière maritime du Liban. Ce rapport a été publié le 17/8/2011 et il a été proposé que la ligne 23 soit modifiée pour une autre ligne appelée la ligne 29.
Les zones en litige
La superficie entre les lignes 1 et 23 était d’environ 860 kilomètres carrés, et entre les lignes 1 et 29, d’environ 1 430 kilomètres carrés. Ce sont des « zones contestées », c’est-à-dire des zones lesquelles chaque partie prétend posséder. La première zone disputée entre les lignes 1 et 23 comprend un champ de gaz appelé le « champ de Qana ». La deuxième zone entre les lignes 1 et 29 comprend le « champ de Karish ».
Les États-Unis sont intervenus pour assurer la médiation entre les deux pays, et l’accord annoncé ce mois-ci a été conclu. L’accord stipule que la ligne 23 constitue la frontière maritime entre les deux pays. Il permet au Liban de commencer l’exploration et l’extraction du gaz et le transforme en un État pétrolier. L’accord donne au Liban le « champ de Qana », bien que la partie sud du champ s’étend au-delà de la 23ème ligne de la Palestine. « le champ de Karish » revient selon l’accord à la Palestine.
Dans cet article, le terme « gouvernement israélien » était utilisé pour désigner le gouvernement dirigeant la Palestine occupée. La Palestine qui est occupée depuis 1948 et dont les habitants étaient déplacés. Le Liban a donc négocié et conclu un accord à travers un médiateur américain, pour ne pas communiquer directement avec le gouvernement israélien de facto.
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