Mohammed VI et Emmanuel Macron se sont rencontrés à la mi-novembre pour la mise en service de la ligne de TGV Tanger-Casablanca ; un projet de grande ampleur et porteur de nombreux espoirs.
Ce 15 novembre, la première ligne de train à grande vitesse (LGV ou TGV) a été intronisée au Maroc. Elle a été nommée Al Boraq par Mohammed VI, le roi marocain. Ce coursier parcourt les 350 kilomètres qui séparent Tanger de Casablanca, mais fait aussi halte à Kénitra, et dans deux gares à Rabat, la capitale du Maroc. L’adaptation, la construction ou la rénovation de ces gares font partie de ce vaste projet initié il y a près de 10 ans.
Premier en son genre sur le continent africain, ce TGV est un projet qui a été porté par l’État marocain avec l’assistance de l’État français. Ainsi, Emmanuel Macron, le président français, était présent pour son inauguration ; celle-ci consistait à un voyage à bord d’Al Boraq pour les deux chefs d’État. Parmi les investisseurs, on trouve aussi certains pays du Golfe. Au sujet des moyens financiers mobilisés, il peut paraître légitime de s’interroger s’ils n’auraient pas pu être placés dans un réseau régional qui aurait été, certes, moins rapide, mais plus dense, ou dans les projets sociaux comme des écoles ou des hôpitaux. Cependant, il faut se rappeler que les investisseurs financent des propositions particulières et n’ouvrent pas leur portefeuille au bon plaisir.
La deuxième question, légitime, qui vient à l’esprit est celle de l’impact écologique. Bien sûr, la construction de la ligne a eu un coût pour l’écosystème marocain, mais plusieurs mesures ont été prises pour palier à cela. Par exemple, pour chaque arbre déraciné, 25 ont été plantés. De la même manière, des mesures sont déjà prises en ce qui concerne l’entretien de la ligne : pas question d’élaguer durant la nidation des oiseaux locaux, ou encore de travailler dans les marais durant les périodes de reproduction des amphibiens qui y vivent.
Mais bien sûr, ce qui devrait jouer le plus en faveur de l’écologie, c’est la possibilité de réduire les émissions de gaz de carbone liées aux autres types de transports. En effet, si les impacts pour l’État marocain devraient être des plus positifs dans les domaines de l’économie ou encore de la technologie, c’est d’abord les usagers qui doivent pouvoir en tirer le plus grand bénéfice, ce qui les inciterait à délaisser des transports plus polluants. Al Boraq leur sera accessible dès la fin du mois à des tarifs calculés pour être abordables au plus grand nombre. Et, évidemment, la réduction du temps de voyage est l’atout majeur de ce train. Le trajet de Tanger à Casablanca, qui prenait jusque-là 4 heures et 45 minutes, est désormais réduit à 2 heures et 10 minutes. Si le gain de temps est si important, c’est notamment parce que sur 200 km de la ligne, la machine fuse jusqu’à 320 km/h. Durant les essais techniques, il a même atteint la vitesse de 357 km/h !
Il faut maintenant espérer qu’Al Boraq réponde à toutes ses promesses et devienne ainsi un modèle pour de nombreuses initiatives de ce genre et une source d’inspiration sur les potentialités des pays dits en développements.
Étymologie: Le mot Bouraq est de la même famille linguistique que le mot arabe البرق, l’éclair, et selon la tradition islamique c’est un coursier fantastique venu du paradis qui a pour fonction d’être la monture des prophètes.
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